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A l'époque des 16 bits les jeux de baston tirés de l'univers de Dragon Ball étaient légions, il faut dire que c'était la période où la popularité de la série était à son comble. Mais la bande de Sangoku a petit à petit déserté les consoles, avant de retrouver une seconde jeunesse avec le premier épisode Budokaï sorti sur PS2 en 2002, un jeu de baston désormais en trois dimensions. Le soft, vu le succès rencontré, a prouvé que Dragon Ball fédère toujours autant les fans, jeunes ou moins jeunes. En gros, Bandaï a touché le jackpot et est parti pour nous resservir du Budokaï pendant un bon bout de temps. Le premier épisode balayait quasiment toute la saga Dragon Ball Z, donc à l'arrivée de Raditz sur Terre jusqu'au combat contre Cell. Le second épisode, pour sa part, reprend également toute la série mais y inclut enfin la saga Boo. Les personnages jouables sont donc beaucoup plus nombreux. On retrouve tout les sayiens, Raditz et Nappa en tête, Freezer et ses sbires, Recoom et le Capitaine Ginue, les androïdes (sauf C-19), Cell, Boo, Super Boo, et bien sûr tous les gentils de la Goku Team, de Yamcha jusqu'à Videl, Hercule, et même le justicier masqué. En tout ce sont 29 personnages qui sont jouables, sans compter les fusions possibles. Niveau modes de jeu on a droit au classique tournoi qui n'est rien d'autre que le fameux championnat du monde des arts martiaux, véritable institution de la saga Dragon Ball qui a peu à peu perdu de sa superbe au fil de la série. Le principe est de gagner les matches, soit par KO, soit par sortie du ring, et ainsi progresser dans le tableau jusqu'à la vistoire finale. On remporte ainsi de l'argent que l'on peut dépenser dans le bazar de Mr Popo pour avoir des capsules de mouvements, des arènes ou bien de nouveaux niveaux de difficulté pour le mode tournoi.
Mais le véritable plat de résistance de Dragon Ball Z Budokaï 2 est le Dragon World. Ce mode est vraiment original et intéressant. Le principe est pourtant simple : on incarne des personnages de la Goku Team en revivant les différents épisodes de la saga. Mais c'est le déroulement des parties qui fait preuve d'originalité. Les personnages font office de pions qui bougent à travers un plateau, au tour par tour, de case en case. Quand deux personnages ennemis se rencontrent sur la même case un combat se déclenche et on passe en phase un contre un. On peut ainsi éviter un ennemi trop puissant en partant dans le sens opposé, ou au contraire entraîner une confrontation au plus vite. Divers objets sont disséminés à travers le plateau et il est fortement recommandé de les ramasser, comme les items qui renforcent la puissance ou la défense. Mais les objets les plus importants sont les capsules qui permettent d'acquérir des mouvements que l'on peut ensuite "équiper" aux différents personnages. Cette simili liberté et ces paramètres à gérer donnent un côté un peu RPG tactique inattendu dans un jeu de baston. Mais en même temps, l'univers de DBZ se prête tellement à ce genre de tentative qu'on salue le bon sens des développeurs. Par contre, et c'est le gros point noir du jeu, le respect de l'oeuvre n'est pas terrible. Dès le premier niveau on a droit à Radditz en même temps que Vegeta et Nappa, ensuite Freezer apparaît sur Terre, à côté de la Tour du Muscle, puis ce même Freezer ressucite cinquante six fois au cours de l'aventure, tout comme Cell, et ainsi de suite. C'est rageant, surtout pour le fan, de sentir que les développeurs se sont un peu foutus de l'oeuvre originale en intégrant ces aberrations qui ne sont à aucun moment justifiée (sérieux ça sert à quoi de nous foutre Freezer sur Terre alors qu'on le retrouve juste après sur Namec). Il était facile de respecter le manga et de nous faire un Dragon World, du coup, encore plus jouissif et prenant. Desfois je ne comprends pas ce qui passe par la tête des développeurs.
Les combats, pour leur part, essaient de retranscrire au mieux les duels spectaculaires du manga. Le fan sera satisfait de retrouver tous les coups spéciaux propres à chacun des personnages. Mais les techniques d'attaque ne sont pas vraiment nombreuses, chaque combattant en possède sept ou huit, sachant que les manipulations sont souvent les mêmes variant seulement d'un coup de poing ou d'un coup de pied. Il existe d'autres capacités qui permettent d'améliorer la défense ou l'attaque d'un personnage. La plupart des techniques s'obtiennent grâce aux capsules, achetées ou trouvées dans le mode Dragon World. Ces capsules sont très nombreuses, certaines correspondant à des personnages bien précis, et constituent une des quêtes les plus longues de Budokaï 2. Les techniques une fois apprises, on peut les équiper aux différents personnages, dans une limite de six emplacements. On peut donc modeler son combattant à sa guise, si on le souhaite plus offensif ou défensif.
Une fois en combat, les techniques consomment du Ki, représenté par une petit barre sous la jauge d'énergie. On peut augmenter le Ki en concentrant sa force, mais on reste à découvert durant ce laps de temps. C'est une stratégie qui peut se révéler payante car les plus grosses techniques nécessitent une grande consommation de Ki. Les combats ne sont toutefois pas très subtils. On se contente souvent de rentrer dans le tas, en ressortant les mêmes techniques qui se terminent souvent par un kaméhaha ou un super poing du dragon. Ce qui fait le charme des affrontements de Budokaï c'est véritablement la mise en scène. Les attaques spéciales, aussi peu nombreuses soient-elles, sont bien foutues et explosent de toutes parts, dans l'esprit abusif du manga. Une fois l'attaque déclenchée, on ne contrôle plus rien, mais c'est un plaisir de voir notre personnage en mettre plein la tronche à l'adversaire. Ces phases font quand même appel au joueur via de petites manipulations, comme tourner le stick le plus vite possible (un truc à péter la manette) ou appuyer sur tel ou tel bouton, afin d'amplifier les dégâts causés. De petits ajouts anodins, mais qui conservent le rythme effréné des combats. De même, certains coups placés à certain endroits du décor projettent l'adversaire à travers le paysage, détruisant tout sur son passage, et déplacent l'affrontement dans une nouvelle partie de l'arêne. Dommage que ces projections soient si rares car c'est diablement jouissif. Dans l'ensemble, les combats sont donc limités mais suffisamment bien mis en scène pour être plaisants, en captant assez fidèlement l'atmosphère du manga. Un regret par contre, on ne peut pas voler à sa guise, les personnages le font automatiquement...
Si les combats restranscrivent plutôt bien l'esprit de la série, on ne peut pas en dire autant des graphismes. L'argument du cell shading pour renouer avec le trait original du manga, ou du moins de l'anime, m'a toujours laissé dubitatif. Il ne faut pas avoir bien regardé l'anime pour prétendre que la tronche de Sangoku ou Vegeta dans Budokaï respire le design de Toriyama à plein nez, ou qu'on se croirait devant sa téloche en train de regarder un épisode de DBZ. Je trouve que le style des graphismes ne va pas trop à l'univers Dragon Ball Z, et le charisme de certains personnages en prend un sacré coup (sérieux, Vegeta c'est presque du gâchis), malgré les voix originales en japonais très plaisantes. On ne peut nier que ça donne une touche particulière, qui ne laisse pas indifférent, à Budokaï, mais dans l'esprit ce n'est pas une grande réussite. Heureusement, les décors rattrappent le tout, car ils sont excellents. Ils sont pourtant très dépouillés mais dégagent un charme indéniable, fidèle à la série, que ce soit sous la neige autour de la Tour du Muscle, dans la salle de l'esprit et du temps, dans la ville ou au Kaïoshinkaï.
Dragon Ball Z Budokaï 2 est donc un jeu qui s'adresse avant tout aux fans de la série. Malgré quelques fautes de goûts et un léger manque de profondeur des combats, nul doute que ceux qui ont accroché à l'univers du manga (et je pense qu'ils sont nombreux) apprécieront le soft. D'autant qu'il y a beaucoup à faire. Il faudra compléter le Dragon World une paire de fois pour espérer tout débloquer : les capsules, les personnages cachés, des modes de jeu ou des fusions à débloquer grâce aux Dragon Ball que l'on doit trouver à travers les différents plateaux... Et bien sûr, le jeu à deux, qui permet l'échange de capsules via les cartes mémoires de la console. Bref, Dragon Ball Z Budokaï 2 est un honnête jeu de baston tout à fait recommandable, même si les puristes s'ennuieront sans doute.
En bref... | |
Graphismes Le style graphique ne plaira pas à tout le monde. Force est de constater que le rendu est loin d'être fidèle à la série, malgré ce qu'on a pu prétendre. Les personnages perdent en prestance. Heureusement les attaques spéciales sont plutôt bien foutues (mention spéciale aux boules d'énergie) et les décors sont vraiment classes. |
7 / 10 |
Jouabilité Budokaï 2 est un jeu de baston très classique, les attaques se réalisent par combinaisons de touches. Les techniques spéciales sortent sans trop de mal, mais leur nombre est assez limité et on répète souvent les mêmes mouvements. A noter que la manette Gamecube n'est décidément pas adaptée à ce genre de jeu, avec sa croix minuscule et mal placée. |
7 / 10 |
Durée de vie Beaucoup de choses à faire, entre les capsules, les personnages et les modes cachés, l'entraînement, le mode deux joueurs. Dommage d'être obligé de se retaper plusieurs fois le Dragon World pour débloquer la plupart des choses. |
7 / 10 |
Bande son Les voix japonaises sont excellentes, mais la musique est dans l'ensemble très moyenne. C'est du hard FM japonisant pas génial, mais surtout pas très adapté à l'univers de DBZ. Dommage de ne pas retrouver les thèmes de l'anime qui ont marqué tout les assidus. |
6 / 10 |
Scénario Le scénario c'est surtout dans l'excellent mode Dragon World que ça se passe. C'est une très bonne idée d'avoir ainsi mis en scène les aventures de Sangoku. Mais pourquoi avoir tout mélangé n'importe comment ? Ce n'était pas dur de respecter les évènements de la série. Et bien si... |
5 / 10 |
Note générale Dragon Ball Z Budokaï 2 est un honnête jeu de baston qui tire parti de sa prestigieuse licence. Les fans seront comblés devant tant de richesse et de combats anthologiques (malgré quelques infidélités), à se faire péter la gueule à coup de kaméhaméha téléportation version SSJ3, en passant outre la jouabilité très basique. Les puristes iront voir ailleurs. |
7 / 10 |
Les + | Les - |
+ C'est DBZ + Le mode Dragon World + Le nombre de personnages + Les attaques spectaculaires + Les décors |
- Le design des personnages - Combats sans finesse - Peu de techniques diverses - Dragon World pas fidèle au manga |
Test réalisé par yedo, allez visiter son site
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