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Sorti pour la première fois en 1996 sur Playstation, Tomb Raider a marqué les années 90 de son empreinte mais a connu une rapide chute de popularité. Passé le second épisode le mythe Tomb Raider s'est davantage maintenu grâce à sa plantureuse héroïne, Lara Croft, et ses dérivés marketing, qu'aux jeux en eux-même. C'est dans ce contexte que sort le premier épisode portable de Tomb Raider sur la Gameboy Color. Si le support est pour le moins inattendu, force est de constater que cet opus donne un nouveau souffle à la série.
L'aventure est inédite et amène Lara Croft sur les traces d'un ancien roi sanguinaire qui régnait sur les Aztèques, les Incas et les Mayas et dont l'esprit a été emprisonné dans une pierre maléfique. Le scénario est très basique, et n'est que le prétexte à poser le décor du jeu : une pyramide située en Amérique Centrale. Plus on avance dans l'histoire et plus on s'enfonce dans la pyramide, passant de la tombe royale, jusqu'à la chambre au trésor pour finir dans un volcan. La diversité n'est pas vraiment au rendez-vous, mais la cohérence de l'ensemble est appréciable, d'autant que les graphismes sont très colorés et soignés pour la portable. Les décors sont jolis, bien dessinés (j'aime beaucoup la chambre au trésor très brillante), mais c'est surtout le sprite de Lara qui impressionne : grand, détaillé, net, parfaitement animé, le personnage est tout à fait reconnaissable et conserve son charisme, jusque dans le mouvement de sa poitrine (moi, je dis, les gars de chez Core Design ils sont obsédés de la poitrine).
Dans son principe Tomb Raider est un jeu de plate-forme qui s'approche de Prince Of Persia. On explore des niveaux structurés, comprenant une multitude de passages secrets et de chemins. Pour progresser, il faut trouver des leviers, des clés ou d'autres objets qui permettent d'ouvrir les portes. On trouve également des ennemis à shooter, tels des scorpions, des chauves souris, des squelettes, momies, mercenaires, femmes sauvages et autres. C'est très classique mais les niveaux sont suffisamment bien pensés pour prendre du plaisir à jouer. Les allers retours ne sont pas à proscrire mais ils sont peu nombreux. En général, tout a été pensé pour que le joueur ne se perde pas et puisse avancer sans devoir retouner à la porte fermée à clé que l'on a croisé une demie heure avant et que l'on a eu le temps d'oublier. A titre d'exemple, si on coince à cause d'un mur à exploser, on peut être certain que de la dynamite n'est jamais très loin (celle-ci réapparaissant en plus !).
La jouabilité est sans conteste le point fort de Tomb Raider, et participe grandement au plaisir que l'on a à arpenter les niveaux. C'est simple, Lara peut quasiment tout faire et avec seulement deux boutons, s'il vous plaît. Pour le coup on se croirait vraiment dans Prince Of Persia, sans la lourdeur des mouvements du Prince. Lara réagit bien, sans faire des pas de quinze mètres à chaque fois qu'elle avance, court, saute au quart de tour, se baisse, effectue des roulades, s'accroche, ramasse des objets, nage. On peut même dégainer son flingue dans toutes les positions (sauf quand on est accroché en l'air, bizarrement, Lara n'a peut-être pas assez de force dans un seul bras pour se tenir), ce qui est très pratique pour tirer sur les ennemis dans les situations les plus critiques, d'autant que la visée est automatique. La panoplie de l'aventurière est au complet avec une souplesse à toute épreuve. On retrouve ainsi le même feeling qu'avec le Prince de Perse, en exécutant des sauts au cordeau et des mouvements d'une finesse grisante, mais avec une marge d'erreur beaucoup plus large et un sens du timing moins contraignant. L'accent n'est pas mis sur la précision et la vitesse mais sur l'exploration.
Dans l'ensemble le jeu est assez facile. La progression est aisée, les points de sauvegardes sont nombreux et bien placés, à tel point qu'on en croise par moment deux ou trois d'affilée en à peine quelques mètres, et le jeu est ultra généreux en médipacks ! A vrai dire, si on excepte l'empalage sur les pics, fatal dans tout les cas, il est impossible de mourrir. Les grosses chutes n'enlèvent pas beaucoup de vie, les pièges comme les flèches non plus et les ennemis, à de rares exceptions, sont faciles à tuer, en se plaçant en hauteur ou en contrebas, où ils ne peuvent nous atteindre (le seul ennemi vraiment chaint est le Reaper, le sorcier fantôme). Si on prend bien soin de sauvegarder à chaque fois qu'on croise un checkpoint, on ne risque pas de devoir refaire plusieurs fois le même passage comme c'est souvent le cas dans ce genre de soft.
En plus le jeu est long, il faut compter une dizaine d'heures avant d'en voir le bout. Mais c'est sans doute le seul titre portable auquel on reprochera d'être justement trop long. Au bout des quatorze niveaux proposés, les situations et les phases de plate formes finissent par être répétitives. On se lasse de trouver le levier qui ouvrira la porte pour récupérer la clé qui elle-même permettra d'ouvrir une autre porte etc... Le schéma éculé mais plaisant au début, grâce aux mouvements gracieux de Lara et à l'enrobage, devient rébarbatif quand on a pris ses marques et que la mécanique du jeu devient routinière. Tomb Raider a du mal à se renouveler et il faut être sacrément motivé pour tenir jusqu'au bout. Pour ma part, la lassitude m'a achevé au onzième niveau, je n'ai pas eu le courage d'aller plus loin, avec l'intuition que le jeu n'avait plus rien à m'offrir par la suite, si ce n'est un boss final (le seul du jeu), un Serpent Géant.
Dans l'absolu Tomb Raider est un très bon jeu et une sacrée performance pour la Gameboy Color. C'est sans doute un incontournable de la machine : avec ses jolis graphismes, sa jouabilité du tonnerre, sa progression agréable et ses niveaux structurés, ce titre n'a pas beaucoup de défauts. Dommage qu'il s'enferme dans une mécanique trop bien rodée qui finit par s'essouffler. Tomb Raider aurait peut-être été meilleur en étant plus court, mais aurait surtout gagné à proposer des situations plus variées, à se renouveler un peu au fil d'une quête un poil trop classique pour être totalement inoubliable.
En bref... | |
Graphismes Tomb Raider est une grande réussite graphique, les décors sont beaux, les couleurs sont bien choisies, Lara est finement modélisée (limite trop, un peu et on la voyait plus tellement elle est longiligne, quoique avec une poitrine comme ça elle ne passera jamais totalement inaperçue). |
8 / 10 |
Jouabilité C'est miraculeux, tout tient sur deux boutons, pourtant on peut exécuter quasiment tout ce que l'on veut, presque instinctivement. Lara réagit bien, exécute des sauts d'anthologie avec une grâce et une souplesse inégalée, dégaine son flingue dans toutes les positions (et ouais, elle aussi), nage, roule, j'en passe et des meilleures. |
8 / 10 |
Durée de vie Une bonne durée de vie qui avoisine la dizaine d'heures, mais le jeu a tendance à lasser, il est difficile de se motiver pour le finir. |
7 / 10 |
Bande son Elle est pour ainsi dire inexistante. De jolies mélodies de quelques secondes introduisent chaque niveau mais ensuite c'est le calme plat, aucune musique, seulement les bruitages très limités (cui cui, ploc ploc, paf paf) nous accompagnent au long des niveaux. A mon avis, c'est bien pensé, car d'une, on est plongé dans une atmosphère austère (une pyramide habitée par un esprit maléfique quoi) et de deux, au moins la musique ne risque pas de nous saouler. Mais ça reste un choix discutable car les mélodies d'introduction sont très chouettes. |
6 / 10 |
Scénario Le jeu met en scène de jolies petites cinématiques en écrans fixes pour présenter l'histoire et par la suite développer les quelques événements au cours de l'aventure, mais concrètement il ne se passe rien. On nous a envoyé pour choper la pierre maléfique, on sait qu'on va finir par la choper et puis basta. |
5 / 10 |
Note générale Tomb Raider est un excellent jeu, un vrai, avec de la réflexion dedans et de jolis graphismes. Irréprochable, s'adressant avant tout aux fans de plate forme/action, il lui manque un poil de panache et de grandeur pour être un hit incontournable. |
7.5 / 10 |
Les + | Les - |
+ Les graphismes + L'ambiance + La jouabilité + Les niveaux bien pensés + La progression agréable |
- Lassant |
Test réalisé par yedo
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