Le test de Wario Ware Inc. Mega mini jeux (minigame mania) sur Game Boy Advance (GBA)
Le test de Wario Ware Inc. - Mega mini jeux sur Game Boy Advance (GBA)

Editeur : Nintendo Développeur : Nintendo Genre : Mini-jeux
Nombre de joueurs : 1 à 2 Sortie : 23 mai 2003 en France

Wario Ware est un des jeux les plus délirants et originaux de ces dernières années. Certains diront même que c'est le seul jeu novateur de Nintendo depuis dix ans. C'est vrai que le concept de Wario Ware est démentiel mais il ne fait que réduire à sa plus simple expression celui des Mario Party, en se basant sur une multitude de mini games. Seulement voilà, il faut allumer la console et jouer pour se rendre compte de la folie que dégage le titre.

Le test de Wario Ware Inc. Mega mini jeux (minigame mania) sur Game Boy Advance (GBA) Le test de Wario Ware Inc. Mega mini jeux (minigame mania) sur Game Boy Advance (GBA)

En effet, le principe des mini jeux est devenu courant depuis le premier Mario Party, mais Wario Ware propose une alternative audacieuse, osée, déjantée et carrément irrévérencieuse. Il n'est pas question de plateau de l'oie, ni de séquences de mini jeux soigneusement découpées, claires et compréhensibles. Le but est d'enchaîner aussi vite que possible des petits jeux aussi courts que délirants, qui ne requièrent pas plus qu'un un ou deux boutons. En général, les jeux ne durent pas plus de trois ou quatre secondes, mais il faut constamment être concentré, car les épreuves se suivent à toute vitesse. Le joueur est lâché dans l'arêne, une simple indication, en préambule, définit le principe du jeu qui déboule, du genre : évite, mange, saute, compte, rentre dans le trou... Inutile de dire que dans le feu de l'action, difficile de réagir comme il se doit. On est surpris, surtout la première fois qu'on découvre le jeu, on ne sait pas quoi faire, on appuie un peu n'importe où, ça marche ou ça ne marche pas, mais on se marre à coup sûr. Tout ces mini jeux sont répartis en 9 séries, ayant chacune un thème particulier : science-fiction, bizarre, sport, QI, une série se paye même le luxe de ne servir que des anciens jeux de Nintendo. A la fin de chaque série on a droit à un boss, qui n'est rien d'autre qu'un nouveau mini jeu plus long, non basé sur les réflexes, du style, shoot, plate-forme, Punch Out ou autre.

Le test de Wario Ware Inc. Mega mini jeux (minigame mania) sur Game Boy Advance (GBA)

La force de Wario Ware repose sur ses mini games. Ils représentent l'audace autant graphique, sonore que conceptuelle du soft. Il y en a à peu près 200, tous aussi délirants les uns que les autres. Il faut, par exemple, renifler une grosse morve gluante qui coule du nez d'une charmante fille, tuer Mother Brain, sauter des haies, compter des grenouilles, endormir un chat, tordre une cueillère ou bien encore éplucher une banane. La représentation de ces mini jeux est aussi absurde et variée que leurs concepts. Les graphismes de Wario Ware ne risquent pas de faire l'unanimité. Ils sont grossiers, voire limite vulgaires, mais totalement dans l'esprit outrancier du jeu. On passe de gros sprites de la taille de l'écran à des pixels datant de l'ère 8 bits ou des screens de Game & Watch, le design peut-être aussi bien moche que soigné, les couleurs sont tantôt criardes tantôt inexistantes. Les développeurs ne se sont imposés aucune limite et le résultat est convaincant. Je serais moins enthousiaste avec les scènes cinématiques que je trouve, honnêtement, très moches, mais le visuel déjanté est parfaitement adapté aux mini jeux. Les musiques jouent sur le même registre, elles balaient un spectre très large, mais la plupart ne durent que quelques secondes. Ce melting pot ressemble, par moment, à de l'art abstrait.

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C'est justement cette frénésie de sons, de couleurs et de concepts qui est prenant avec Wario Ware. C'est un mélange enivrant qui fait appel à tous nos sens, en l'espace de quelques secondes. La vitesse à laquelle s'enchaînent les différentes épreuves devient hypnotique, à un certain stade. La jouabilité de Wario Ware prend alors tout sens. Le problème au fond c'est qu'on ne sait pas vraiment où veut en venir le jeu, ou plutôt il est diffcile de cerner la portée, la finalité du titre. On peut dire qu'il existe plusieurs couches de lecture. On peut très bien prendre son pied à enchaîner des mini jeux décalés, sans chercher plus loin. Mais il est aussi intéressant de se poser la question de savoir en quoi Wario Ware nous touche, en quoi sa jouabilité ultra basique rend le jeu aussi prenant ? Il est même difficile de savoir si les développeurs ont volontairement ou non crée ce titre pour amener le joueur à se poser tant de questions, ou s'ils ont élaboré leur concept sans penser une seule seconde aux enjeux du gameplay. En effet, Wario Ware nous renvoie à la préhistoire du jeu vidéo. La rapidité des mini jeux nous abrutit tellement (disons plutôt qu'elle nécessite une grande concentration de la part du joueur), que la jouabilité devient mécanique, on n'analyse plus rien, seuls les réflexes finissent par guider les doigts. On en revient ainsi à l'essence du gameplay, à son expression la plus primaire : appuyer sur un bouton sans réfléchir. Plus de trente ans d'évolution pour en arriver à ce point. Quand on prend du recul et qu'on réfléchit aux parties endiablées que l'on a pu passer sur ces mini jeux au crétinisme assumé on se rend compte d'une chose : Wario Ware, mine de rien, fait froid dans le dos. Je ne pense pas que les développeurs aient vraiment voulu faire cogiter le joueur sur sa façon de jouer, ou même sur sa passion vidéoludique en général (quoique le coup des jeux Nintendo réduits à leur plus simple expression est pas mal dans son genre) mais force est de constater que Wario Ware bouleverse la représentation que l'on peut se faire d'un jeu vidéo, ou tout simplement d'appuyer sur des boutons pour jouer. Personnellement, j'ai cru devenir fou sur l'épreuve des tortues dans le mode record, ça fait flipper de sentir perdre la boule, de ne plus avoir aucune notion de rien. Wario Ware est une drogue, Wario Ware est dangereux. Il aurait d'ailleurs fallu indiquer sur la boîte du jeu : attention à l'abus de Wario Ware, ce jeu est potentiellement dérangeant.

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Loin des pseudo débats vidéoludilosophiques à trois francs six sous, Wario Ware est un jeu qu'il faut impérativement essayer, il est réellement intéressant, autant dans son fond que dans sa forme. Il faut admettre qu'on ne croise pas tout les jours des jeux de cette trempe, à la fois déroutants, innovants, osés, crétins, tout en proposant un challenge solide, prenant, voire métaphysique (promis, j'arrête là). Le seul petit souci concerne sans doute la durée de vie. Le concept des mini jeux a forcément ses limites. Le jeu propose deux modes de jeu : une sorte de mode story et un tableau de record. Dans le premier on suit l'histoire pas très passionante de Wario et ses potes qui créent des jeux pour se faire du blé. Evidemment, c'est le joueur qui doit tester ces mini jeux avant commercialisation. On est donc amené à accomplir les différentes séries d'épreuves correspondant à chaque personnage pour pouvoir progresser dans l'aventure. Le tableau de record récapitule tout les mini jeux que l'on a débloqué et qui sont en libre accès. Cette fois le but est de réaliser le plus de point sur un seul mini jeu qui se répète à l'inifini avant qu'on perde toutes ses vies. Ce mode est dinguissime, et surtout très effrayant. Bien sûr, tout ceux qui ont accroché à Wario Ware essaieront de débloquer les 200 jeux proposés par le soft. Pour se faire, il faut se replonger dans le mode story et à nouveau réaliser les épreuves des personnages jusqu'à ce qu'on tombe, avec de la chance, sur un mini jeu inédit. Celui-ci apparaît ensuite dans le tableau, où il faudra évidemment battre son record. Il y a une foultitude de choses à débloquer en réalisant divers records : de nouvelles épreuves, de nouveaux mini jeux et surtout des jeux à part entière comme Dr. Mario (ici Dr. Wario) ou le jeu de tapette à mouche de Mario Paint. Des bonus appréciables qui augmentent une durée de vie finalement très acceptable. D'ailleurs, on se surprend à revenir souvent sur le jeu, pour réaliser un ou deux records, se replonger dans une épreuve, renouer avec la tension unique des mini jeux. Finalement c'est ce qui est le plus important avec Wario Ware, son concept est parfaitement adapté à la GBA, il atteint en quelque sorte la quintessence du jeu sur portable.

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En bref...
Graphismes
Le style de Wario Ware est très particulier. On pourrait dire que c'est volontairement moche, notamment le design très douteux des cinématiques et des différents personnages. C'est du mauvais goût assumé. Les mini jeux sont quand même très réussis, mélangeant des esthétiques aussi loufoques que variées, ne reculant devant aucune audace. Un mélange explosif, difficile à apprivoiser, mais à la personnalité très forte.
6 / 10
Jouabilité
Que dire ? C'est au choix, du génie pur, le meilleur gameplay jamais imaginé, ou le truc le plus primaire et rétrograde qu'on ait pu avoir entre les mains. Je pencherais plus pour la première proposition, sans toutefois le proclamer aussi fort.
9 / 10
Durée de vie
Un mode histoire qui se finit très vite, mais des mini jeux à la pelle, à débloquer pour ensuite aller exploser les records à en perdre la boule. Wario Ware étant le concept portable suprême on y reviendra toujours, à l'occasion, pour se refaire un petit jeu le temps de quelques minutes.
7 / 10
Bande son
C'est dommage que les capacités de la GBA ne permettent pas d'apprécier comme il se doit les musiques de Wario Ware car la variété est au rendez-vous. A l'image du reste, la musique est azimutée, gavée de jingles frénétiques de quelques secondes mais également de chansons plus élaborées voire étonnantes (on a même droit a de la J-Pop bien tristoune). Encore une fois, il faut aimer.
6 / 10
Scénario
Le scénario n'a pas beaucoup d'intérêt, si ce ne sont ces cinématiques de mauvais goût qui racontent l'histoire déjantée de personnages concepteurs des mini jeux que l'on est amené à tester tout au long de l'aventure. Avant que Wario touche le pactole en piquant les idées des autres.
- / 10
Note générale
Il est très difficile de noter un jeu comme Wario Ware. On a, à la fois, envie de s'enthousiasmer face à la déferlante hystérique provoquée par des mini jeux aussi cons que géniaux, mais on est aussitôt rattrappé par ce vieux scepticisme (cynisme ?) qui nous rappelle qu'on est simplement devant un jeu où il suffit d'appuyer sur un bouton de temps en temps. Où le jeu est pris à son propre jeu. Dans tout les cas, une expérience unique à tenter.
7 / 10

 

Les + Les -
+ Esthétique osée
+ Concept intelligent
+ Gameplay étonnant
+ Poilade assurée
+ Beaucoup de mini jeux
+ Jamais vu
- Parfois moche
- Risque de démence

Test réalisé par yedo

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